Bruno Le Maire au cœur d’une rumeur de remaniement

Bruno Le Maire, au cœur d’une rumeur de remaniement

Ce vendredi 12 janvier, lendemain de remaniement, Bruno Le Maire attaquera son 2432e jour à Bercy. Ils ne sont que deux ministres à faire partie sans discontinuer de tous les gouvernements macroniens depuis le 15 mai 2017 et la nomination d’Edouard Philippe à Matignon : Gérald Darmanin et lui, deux transfuges du parti Les Républicains.

Bruno Le Maire est le seul à avoir gardé le même portefeuille, celui de l’Economie et des Finances. Au fil des remaniements, l’intitulé de son titre se rallonge et son rang dans l’ordre protocolaire grimpe, jusqu’à devenir numéro 2 du gouvernement à l’arrivée d’Elisabeth Borne. Il conserve le même rang dans le gouvernement Attal mais récupère en plus l’énergie à ses dires.

La tentation flotte dans l’air depuis longtemps. Ministre de l’Économie depuis 2017, personnalité connue et expérimentée, l’énarque n’a pourtant cessé d’élargir son champ, à chaque changement gouvernemental. Mais le chef de l’État s’est toujours méfié des ambitions et arrière-pensées de ce grand fauve politique, qui cultive son indépendance et s’occupe de son domaine de prédilection.

Une bataille de pouvoir à Bercy

Face aux rumeurs de remaniement, la newsletter politique Tous les jeudis à 7h30 Revele une éventuelle démission de Bruno Le Maire, détenteur du ministère de l’Économie et des Finances. Pourtant, le ministre fait savoir qu’il est solidement arrimé à son poste. Qu’on vienne le chercher ! En attendant de pouvoir briguer l’Élysée, il juge que c’est à Bercy que se trouve le pouvoir, quitte à, du temps d’Élisabeth Borne, contre-arbitrer Matignon, en toute indépendance.

Emmanuel Macron avait une porte de sortie toute trouvée pour son encombrant ministre : la tête de liste pour les élections européennes puis, éventuellement, le poste de commissaire européen. Sauf que Bruno Le Maire répète sur tous les tons qu’il en est hors de question. Lui qui n’a plus de mandat électoral ne souhaite pas s’éloigner de la scène nationale, ni succéder à Nathalie Loiseau, figure de proue de la campagne de 2019.

Aidé d’Emmanuel Moulin, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy fait pression pour rapatrier le portefeuille de l’Énergie dans son giron. Son nom circule aussi pour le ministère des Armées, occupé jusqu’à maintenant par l’un de ses anciens proches, Sébastien Lecornu, mais aussi pour le Quai d’Orsay, où Catherine Colonna est donnée sur le départ. Ce changement de poste s’apparenterait à un retour aux sources pour ce diplomate, où il a officié pendant des années, notamment au côté de Dominique de Villepin.

La stabilité de Bruno Le Maire à Bercy

L’absence de confirmation formelle du maintien de Bruno Le Maire ajoutait du suspense, mais l’officialisation de son maintien a été accueillie avec soulagement à Bercy. Face à la rumeur persistante de remaniement, le ministre de l’Économie fait preuve d’une volonté affirmée de rester à son poste, malgré les rumeurs de départ. Il a réaffirmé sa volonté de rester au ministère de l’Économie malgré les crises survenues depuis sa prise de fonction en 2017.

Cette stabilité au ministère des Finances ne devrait pas apporter de changement majeur dans la politique économique du gouvernement. Lors de ses vœux, Bruno Le Maire a remis l’accent sur la politique de l’offre et la baisse des impôts de production en faveur des entreprises. S’agissant du marché du travail, il a particulièrement insisté sur le chômage des plus de 55 ans, tout en proposant des mesures potentiellement controversées auprès des syndicats.

Pour aller plus loin:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *