Condamnation pour exploitation de mineurs
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict après quatre jours d’audience concernant l’affaire des petits voleurs exploités au Trocadéro. Six ressortissants algériens ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six ans de prison et des interdictions définitives du territoire pour avoir drogué et poussé des mineurs marocains à voler des touristes au pied de la Tour Eiffel à Paris. Les jeunes, décrits comme des « miraculés » par la présidente du tribunal, étaient exploités par des adultes arabophones qui leur fournissaient de l’argent, un logement précaire et surtout des médicaments pour les pousser à voler.
La présidente du tribunal a souligné la vulnérabilité physique, psychique, sociale et affective des mineurs, perdus après un parcours migratoire traumatisant. Les six Algériens ont consciemment provoqué une addiction chez les jeunes Marocains, leur ont donné des instructions pour commettre des vols et ont tiré bénéfice de ces actions, a déclaré la procureure. Le tribunal a reconnu l’extrême gravité des faits, au vu notamment des dommages portés à l’intégrité physique et psychique des jeunes, et a suivi les réquisitions de la procureure.
Les avocats des parties civiles ont salué une décision historique et exemplaire, mettant en lumière le statut de victimes de ces mineurs longtemps perçus comme des délinquants dangereux. Les avocats de la défense ont préféré ne pas commenter ce jugement, tandis que lors de leurs plaidoiries ils avaient tenté de juxtaposer la misère des adultes jugés et celle des enfants victimes, évoquant des parcours migratoires traumatisants et une situation de grande errance en France. Les prévenus ont nié avoir exploité les enfants, mais le tribunal a estimé que l’enquête avait bien permis de mettre en lumière « un système d’exploitation horizontal ».