Discrimination à l’entrée des urgences : une réalité inquiétante
Une étude récente publiée dans l’European Journal of Emergency Medicine révèle des inégalités flagrantes dans la manière dont les patients sont traités aux urgences en fonction de leur sexe et de leur origine ethnique. Selon cette étude, les femmes et les personnes noires sont moins prises au sérieux et moins prioritaires que les hommes et les personnes blanches par le personnel des urgences. Ces résultats soulèvent une vive polémique quant à l’équité de la prise en charge des patients au sein des services d’urgence.
Les auteurs de l’étude ont mis en évidence que la visualisation de patients simulés, présentant des caractéristiques différentes, modifiait la décision de priorisation par le personnel soignant. Les hommes bénéficiaient d’une priorité supérieure aux femmes, et les patients blancs étaient considérés plus prioritaires que les patients noirs. Ces conclusions soulèvent des questions profondes sur les préjugés sexistes et ethniques présents dans le corps médical.
Cette étude met en lumière un problème de discrimination récurrent dans les services d’urgence en France et en Europe. Une précédente enquête réalisée en 2018 avait déjà révélé des préjugés discriminatoires envers les patients, avec notamment la mise en évidence d’un « syndrome méditerranéen » largement diffusé dans le corps médical, selon lequel les personnes d’origine maghrébine auraient tendance à exagérer leur douleur, ce qui conduirait à une prise en charge moins sérieuse de leur état de santé.