La météo inquiète en Bretagne
La semaine qui vient de s’écouler a été froide en Bretagne. Bien qu’actuellement au cœur de l’hiver, ces températures basses, loin d’être exceptionnelles, ont pourtant fait la une. Car, dans le contexte climatique actuel, le froid, même modéré, devient rare. Mais, s’il est significatif, cet épisode ne répond pas à la définition de vague de froid. Nous sommes très loin des records d’antan mesurés en Bretagne. Après plusieurs semaines (depuis la mi-octobre) dominées par un flux océanique porteur de douceur, de pluies copieuses, de coups de vent et de tempêtes à répétition, le mercure a nettement fléchi depuis le 7 janvier dernier. Il a d’abord suffi qu’un anticyclone se dresse sur l’Atlantique pour couper la route des perturbations venant de l’océan, puis que cet anticyclone migre vers les Îles Britanniques et la Scandinavie pour radicalement changer la donne. Autour de cette cellule de hautes pressions, dans le sens des aiguilles d’une montre, le vent a basculé au nord-est rabattant alors dans notre direction une bise de nord-est d’origine continentale. Le refroidissement, sans transition, a été assez brutal. Le mercure a perdu 10 °C en moyenne. Les maximales sont restées proches de 0 à 2 °C en moyenne en Bretagne, en première partie de semaine.
Records absolus de froid en Bretagne
Si la Bretagne vient de connaître un épisode de froid notable, il ne s’agit pas d’une vague de froid. Cette dernière, s’observant généralement entre décembre et février, se définit par son intensité, sa durée et son étendue. Selon Météo France, plusieurs critères doivent être réunis : il faut que la température moyenne nationale (via l’indicateur thermique national, calculé sur un panel de 30 stations réparties sur tout le pays) s’abaisse au moins une fois sous la barre des -2 °C en moyenne et reste sous 0,9 °C pendant au moins trois jours. La dernière vague de froid sur l‘Hexagone a été enregistrée entre le 26 et le 28 février 2018. Courte, elle a néanmoins été remarquable par son caractère tardif. On relevait ainsi une minimale de -7,2 °C à Rennes le 28 février et de -8,7 °C à Saint-Glen (22). La précédente, en 2012, avait quant à elle duré 13 jours, du 1er au 13 février. Ce fut la cinquième la plus sévère depuis 1947. Le 11 février, on relevait -9,7 °C à Lamballe et -10,1 °C à Laillé (35). Les plus mémorables, car longues, particulièrement sévères et souvent tragiques, se sont produites en février 1956, en janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987, lorsque de l’air continental polaire d’origine sibérienne a déferlé dans notre direction. Il s’agit du fameux Moscou-Paris qui se prolongeait jusqu’en Britagne.
Prévisions inattendues pour la semaine prochaine
La météo pour la semaine prochaine en Bretagne est source d’incertitude. Deux masses d’air chaudes et froides seraient à l’origine de cette incertitude. « On est incapable de dire le temps qu’il va faire la semaine prochaine. Méfiez-vous de ce que vous regardez sur les applications mobiles, de ce vous entendez. » C’est un peu comme si un médecin s’avançait à poser un diagnostic alors qu’il n’en sait rien. Il faut savoir être humble, tout peut se passer », explique un météorologue. Les prévisions météo sont difficiles à établir en raison du conflit entre ces masses d’air, rendant difficile la prévision du temps dans la région dans les jours à venir.