Tensions croissantes à la frontière israélo-libanaise

Tensions en hausse à la frontière israélo-libanaise

Dans un contexte de fortes tensions à la frontière sud du Liban, Beyrouth a soumis mercredi aux Nations Unies une feuille de route visant à mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée en 2006 après la Seconde guerre du Liban. Le plan proposé ne fait cependant aucune mention du Hezbollah. La feuille de route finalise l’accord sur les 13 points frontaliers contestés entre le Liban et Israël, en commençant par le point B1 dans la région de Ras al-Naqurah jusqu’à la périphérie de Mari, y compris une partie élargie de la ville de Ghajar.

Les forces israéliennes se retireraient complètement des fermes de Chebaa et des collines de Kafr Shuba, tandis que la démarcation définitive de la frontière serait laissée au Liban et à la Syrie. La feuille de route prévoit enfin le renforcement de l’armée libanaise au sud du fleuve Litani, grâce à l’assistance de la FINUL. Cette proposition intervient dans le contexte d’efforts diplomatiques tous azimuts, afin d’éviter que les tensions ne dégénèrent en véritable guerre.

Les tirs de roquettes et de drones du Hezbollah se sont intensifiés ces derniers jours, endommageant notamment une base militaire de Tsahal à Meiron, ainsi que le Centre du commandement nord de l’armée israélienne. En retour, Israël a haussé le ton et procédé à l’élimination ciblée du commandant de la force Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah, et celle du chef des forces aériennes du groupe terroriste dans le sud du Liban.

Une résolution de l’ONU jamais appliquée

En 2006, après une intervention militaire à Gaza, le Hezbollah a déclenché un nouveau conflit en tirant sur une patrouille israélienne, ce qui a conduit à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution prévoyait le désarmement de toutes les milices, principalement celle du Hezbollah, entre le fleuve Litani et le nord d’Israël. Pourtant, le Hezbollah n’a pas désarmé, arguant de l’occupation des fermes de Chebaa par Israël.

Les tentatives d’application des termes de cet accord ont abouti à une guerre civile au Liban en 2008, permettant ainsi au Hezbollah de renforcer son emprise et son dispositif militaire. Actuellement, Israël menace d’appliquer «par la force» cette résolution de l’ONU qui prévoit le désarmement du Hezbollah à sa frontière nord, avec le feu vert des États-Unis.

Des craintes d’escalade du conflit

Aujourd’hui, le ton monte entre Israël et le Liban, avec la menace d’une extension du conflit. L’armée israélienne se dit prête à intervenir contre le Hezbollah «s’il le faut» et à faire respecter la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU «par la force». Cette résolution, adoptée en 2006 en échange d’un cessez-le-feu, prévoit le désarmement de toutes les milices, et principalement celle du Hezbollah, entre le fleuve Litani (à 30 kilomètres) et le nord d’Israël. 15.000 casques bleus de la Force intérimaire de Nations unies au Liban (FINUL) avaient alors été déployés pour la faire appliquer.

Les efforts diplomatiques actuels visent à trouver une solution diplomatique pour éviter une escalade du conflit. Cependant, la situation reste tendue et l’issue du conflit incertaine, avec des craintes d’attaques du Hezbollah contre les intérêts américains et une volonté affichée par Israël d’éliminer la menace posée par le Hezbollah à sa frontière nord.

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