Tensions entre le Pakistan et l’Iran : frappes réciproques sur leurs territoires
Jeudi, le Pakistan a annoncé avoir mené des frappes de précision en Iran, en réponse à une attaque iranienne sur son territoire ayant tué neuf personnes. Cette escalade de tensions survient alors que l’Iran a protesté contre les frappes meurtrières du Pakistan contre « des caches terroristes » sur son territoire. Les deux pays musulmans confrontés à des insurrections larvées le long de leur frontière commune, longue de près de mille kilomètres, s’accusent mutuellement de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir de leurs territoires respectifs pour lancer des attaques.
Le Pakistan a justifié ses frappes en affirmant avoir agi au vu de renseignements crédibles sur d’imminentes activités terroristes à une large échelle en Iran. L’Iran, de son côté, a convoqué le chargé d’affaires pakistanais pour demander des explications au gouvernement pakistanais. La montée de tension provoque « la vive inquiétude » de l’Union européenne tandis que Moscou a appelé à « la plus grande retenue » et que Pékin, s’est dit prêt « à jouer un rôle constructif pour apaiser la situation ».
Les États-Unis, ennemi de l’Iran et allié du Pakistan, ont dit ne « pas vouloir d’escalade » et suivre « de très près » les tensions entre Téhéran et Islamabad. En réaction, le président américain, Joe Biden, a estimé que l’Iran n’était « pas apprécié » dans la région. L’ONU s’est dite « vivement préoccupée » par les récents échanges de frappes militaires entre l’Iran et le Pakistan, exhortant les deux pays à faire preuve de retenue maximale.