Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, l’administration Biden a affiché un soutien sans faille à l’égard de l’État hébreu. Cependant, ces derniers jours, une inflexion de la position américaine semble se dessiner. Notamment, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé des critiques envers Israël concernant la protection des civils à Gaza, marquant ainsi un changement de ton significatif.
Ce revirement s’explique par une certaine frustration de Washington, qui semble estimer que ses demandes concernant la protection des civils à Gaza n’ont pas été suffisamment prises en compte par Israël. La tension est montée d’un cran lorsque la vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré que « trop de Palestiniens innocents ont été tués » et a exhorté Israël à en faire davantage pour protéger les civils.
Cette nouvelle posture américaine s’est encore renforcée le 7 décembre, lorsque le président Joe Biden a insisté sur la nécessité de protéger les civils et de séparer la population civile du Hamas. De plus, le secrétaire d’État Antony Blinken a souligné publiquement l’écart entre les intentions proclamées d’Israël de protéger les civils, et les résultats observés sur le terrain.
La question de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza est également un point de friction entre les deux parties. Les États-Unis ont pressé Israël d’autoriser une aide plus conséquente, face à une situation humanitaire préoccupante dans la bande de Gaza. Cette pression a déjà conduit à l’annonce par Israël de l’ouverture prochaine du passage de Kerem Shalom, fermé depuis le 7 octobre.
Mais au-delà de ces désaccords ponctuels, un différend plus profond semble sous-tendre la relation entre les États-Unis et Israël. Il concerne notamment la nature de la solution politique à apporter au conflit, avec les États-Unis qui prônent une solution à deux États, tandis qu’Israël s’y oppose fermement.
En outre, la Maison Blanche aurait fixé une date limite à Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, une information contestée par les hauts responsables de l’administration américaine. Cela témoigne d’une certaine tension dans la relation entre les deux alliés historiques.
Malgré ces tensions et cette inflexion dans la position américaine, le soutien des États-Unis à Israël reste très fort, notamment en termes d’aide financière et militaire. Néanmoins, le changement de ton récent de l’administration Biden témoigne d’une volonté de faire entendre ses préoccupations à l’égard de la situation à Gaza et de la conduite d’Israël dans ce conflit.
Pour aller plus loin:
- https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20231208-les-%C3%A9tats-unis-changent-de-ton-avec-isra%C3%ABl-signe-d-une-frustration-de-l-administration-biden
- https://www.marianne.net/monde/proche-orient/biden-met-en-garde-netanyahou-l-assemblee-met-fin-au-numerus-clausus-l-ue-bloque-sur-l-immigration-les-3-infos-de-la-nuit
- https://www.i24news.tv/fr/actu/international/1702046726-joe-biden-a-fixe-a-israel-une-date-limite-pour-la-guerre-a-gaza-jusqu-a-fin-2023-media
- https://www.lindependant.fr/2023/12/08/guerre-israel-hamas-les-etats-unis-critiquent-israel-pour-le-nombre-de-victimes-civiles-a-gaza-11628614.php
- https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/conflit-au-proche-orient-comment-les-etats-unis-ont-change-de-ton-avec-israel_6228384.html